19 janvier 2011

Chute

 Elantris, Tome 1 : Chute
De Brandon Sanderson
Édition Orbit




Présentation éditeur

Jadis, Elantris était splendide. On l’appelait la cité des dieux, elle rayonnait de pouvoir. La légende dit que ses habitants étaient immortels. Force, vitesse, perspicacité : ils pratiquaient la magie d’un simple mouvement de la main. On venait de très loin pour admirer Elantris et profiter de ses richesses.

Jadis, le Shaod était une bénédiction. Magie bienveillante, elle frappait au hasard, souvent la nuit, aussi bien le voleur que le marchand, le noble et le guerrier, hommes, femmes et enfants. Ceux qui étaient choisis ne vieillissaient plus et pouvaient vivre dans les murs d’Elantris, une vie libre et éternelle.

Cette éternité a pris fin il y a dix ans.


Mon Avis

Dix ans… si peu de temps est une différence fondamentale s’est opérée dans la cité d’Elantris.

Tout comme le Shaod en son temps, le Réod frappe quiconque en Arélon, du noble au paysan, sans aucune distinction. Mais là où l’un transformait ces habitants en sorte de « dieux » l’autre les marque et les condamne à une errance dans la souffrance et la solitude.

Elantris, sombre cité fantôme, est couverte d’une boue qui semble attaquer la structure même des édifices jadis magnifiques. Ses habitants sont comme des ombres rasant les murs, gémissants, affalés à même le sol comme des animaux.

Raoden, fils du roi de Kaë, après avoir entretenu par courrier et séon une relation avec la princesse Sarène fille du roi de Téod, accepte la demande en mariage de la jeune femme.

Un jour, le prince s’éveille frappé par la malédiction du Réod, la peau tachée de marques sombres. Et déjà il connait son destin : cloîtré dans la cité maudite d’Elantris comme tous les autres que le tragique destin choisit. Car celui qui est atteint par cette marque est mort, son cœur ne bat plus, ses cheveux se raréfient, sa peau vieillit, la faim le tenaille plus que jamais, mais il survit…

Le jour de son arrivée à Kaë, cité accolée à Elantris, en vue de ses futures épousailles, Sarène apprend la mort de son prince. Le traité de mariage convient que la jeune femme est devenue veuve mais aussi fille du roi, son beau-père. Elle désire rester pour surveiller la Cour mais sa rencontre avec le gyorn, sorte de prêtre Fjorden la rend soupçonneuse. N’est-ce pas la présence de cet homme qui a amené une autre contrée à la guerre, contrainte par sa défaite d’embrasser ses convictions religieuses ?

Hrathen, gyorn au service de Jaddeth, Seigneur de la création, a trois mois pour convertir les contrées d’Arélon et de Téod à la foi Shu-Déreth par les moyens qu’il lui sied, sachant qu’à ce terme ça, sera par la force et le sang. Le voici arrivé à Kaë pour prendre ses fonctions mais aussi position au sein du peuple.

Trois personnages, trois volontés, trois destins, tous reliés à Elantris.

Brandon Sanderson a su donner à ses personnages une force à l’image de la cité en son temps majestueuse. Un prince à la volonté incroyable, qui face à ce destin cruel, trouve le courage de continuer, de chercher le meilleur en chacun alors même qu’il souffre plus que jamais. Se dépasser est la seule issue à cette malédiction. Le caractère et le verbe de Raoden transcendent toute forme d’hostilité, s’alliant ses ennemis et changeant peu à peu l’aspect d’Elantris.

La princesse, n’ayant connu réellement son élu, veut se faire accepter, respectant ainsi l’adoration qu’avait le peuple pour son prince. Jouant les écervelées pour arriver à ses fins, elle est une personne intelligente et directe qui saura se faire des alliés dans la noblesse.

Enfin, le méchant, le gyorn est ici le personnage le plus complexe mais aussi le plus intéressant. Voué à ses croyances et à sa mission, il montrera tout de même un côté sympathique dans ses ruses, acceptant les défis verbaux avec respect et devra se déjouer aussi des trahisons dans son propre clan.

Le texte recherché, voir complexe au début avec son lot de noms, de contrées, de croyances, se lit tout de même aisément une fois la curiosité piquée. Car entendez bien que vous serez conquis par la tristesse de cette cité, vous joignant aux personnages pour tenter de percer le mystère de cette déchéance ou de voir simplement comment chacun va essayer de déjouer les pièges des autres.

Ce premier opus est une mise en place de l’histoire, dans sa version originale le roman ne contenait qu’un livre. Ne soyez pas déçus par la fin, qui de fait ne correspond qu’à la moitié de l’histoire, et courrez plutôt acheter le deuxième tome, si vous n’aviez pas suivi mon conseil donné en exergue !


Note 4/5


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