19 mai 2012

Bit-Lit, ma définition

A l'occasion de la sortie du numéro 18 de Jeu de Rôle Magazine, j'ai eu la possibilité d'écrire un article sur la définition de la bit-lit. Vision personnelle qui ne reflète pas celle déposée par les éditions Bragelonne. Cet article a été écrit vers la mi-novembre 2011 et de ce fait certaines actualités ont évoluées.



Bit-lit vous avez dit bit-lit ? 

Mais qu’est-ce que c’est que cette bête me direz-vous ? Une nouvelle espèce d’insectes ? Un nouveau concept de literie ? Et bien non ! La bit-lit est un terme qui désigne un genre littéraire dans le monde de l’imaginaire.

Quand on m’a demandé de faire un article sur ce sujet, je me suis dit : aïe ! L’expression bit-lit faisant couler de l’encre, c’est un exercice périlleux que d’en parler sans se faire huer. Si vous cherchez sa définition, vous constaterez que beaucoup de sites ou de personnes ont un avis bien à eux et surtout bien différent les uns des autres. Je vais donc, via ce billet, vous donnez ma vision de la bit-lit, en tant que lectrice, mais aussi co-administratrice d’un forum de lecture. 

Tout d’abord, le terme bit-lit est une abréviation de deux mots anglais : bite et littérature. Entendez littérature mordante. Pour moi, c’est de l’Urban Fantasy au féminin. Un univers où le surnaturel et le côté urbain s’entremêlent avec une héroïne décoiffante, qui prend les rênes du roman. La dame dotée elle-même de pouvoirs ou étant un être fantastique, se retrouve aux prises avec toutes sortes de créatures imaginaires, comme des vampires, loups-garous, démons, pixies, faes et autres espèces des plus dangereuses. En plus de donner des coups de pied dans la fourmilière pour faire avancer une enquête ou aider un ami en danger, elle sait se faire respecter, sans peur, en apparence, des conséquences. Car même si elle joue du couteau, du sabre ou du flingue tous les jours, elle reste une femme avant tout, fragile à l’intérieur et capable d’amour. D’ailleurs, le tout est nimbé d’une pointe de sexe plutôt épicé, voire bestial où se retrouver dans les draps d’un maître vampire le lundi et lui planter un pieu dans le cœur le vendredi fait partie du jeu. La force des livres bit-lit réside essentiellement dans le caractère de l’héroïne. Ne croyez pas que tout se passe pour le mieux. Non ! Ces femmes ne s’en sortent pas toujours indemnes. Loin de là ! 

Revenons sur le terme bit-lit. Il a été créé en 2009 par les éditions Milady pour nommer une de leurs collections. Le souci que j’ai par rapport à leur approche, c’est qu’ils éditent aussi bien de la romance paranormale et de la chick-lit sous cette même appelation. Pourquoi est-ce que je vous parle de ça ? Parce qu’ils sont leaders dans ce domaine mais que les deux autres genres ne sont pas de la bit-lit pure et dure. Outre-atlantique, ils font la différence depuis longtemps entre tous ces genres. Pour la romance paranormale, l’action est présente mais surtout noyée dans tout un contexte romantico-sexuel qui parfois prend le pas sur tout le reste. De plus dans chaque tome, les personnages principaux sont différents. Pour la chick-lit, et bien, vous voyez le film Le diable s’habille en Prada ? Vous ajoutez à la vilaine Meryl Steep des canines démesurées et vous obtenez une vampiresse férue de mode et de sang. Talons aiguilles et pieux, sacré mélange ! Après chacun ses goûts en terme de littérature. 

Les premiers romans bit-lit sont arrivés en France en 2002 aux éditions Pocket, avec la très charismatique Anita Blake, héroïne de la série de Laurell K. Hamilton. Bien que peu connue à l’époque, elle fait depuis les beaux jours des éditions Milady. S’en sont suivis les tomes de Charlaine Harris, parus chez J’ai Lu dans une collection disparue depuis, « Amour et Mystère », qui eux aussi sont passés inconnus aux yeux du public. Lorsque Alan Ball s’est intéressé à l’histoire et qu’il a réalisé sa série True Blood, le genre bit-lit a fait un carton. Les anciennes éditions si peu désirées un temps se sont vendues à prix d’or sur le marché de l’occasion. Depuis, tous les mois, de nouvelles séries nous arrivent chez nos libraires. Pour la quasi-totalité des parutions ce sont des auteurs anglo-saxons qui nous sont proposés. Mais pour notre plus grand bonheur, quelques auteurs français tentent de franchir le pas. Ainsi, pour une raison qui peut se comprendre, Cassandra O’Donnell, auteure française de la série Rebecca Kean, a choisi un pseudonyme aux consonances anglo-saxonnes pour signer ses romans, première vraie série bit-lit made in France. Ses deux premiers tomes ont très bien été accueillis par la critique. Les éditions du Petit Caveau ont, quant à eux, publié un bijou il y a peu sous la plume de Marika Gallman. Ce premier tome, Rage de dents, est une énorme réussite. Face au succès de ces deux auteures, la voie de la bit-lit française est ouverte. Un jeune écrivain, Stéphane Soutoul, planche sur une série dans ce style. Le premier tome est à venir début 2013. Les éditions Bragelonne quant à elles, viennent d’annoncer qu’un(e) auteur(e) français se verra bientôt publié sous leur label dans ce genre. Et les éditions Milady ouvrent à soumission des manuscrits. Voilà des nouvelles qui ne peuvent que ravir les amateurs. 

Dans ma bibliothèque bien rangée se trouvent des ouvrages bit-lit que j’affectionne particulièrement. Ainsi, déjà énoncés ci-dessus : Anita Blake de Laurell K. Hamilton, une héroïne nécromancienne qui a « des couilles ». La Communauté du Sud de Charlaine Harris est une savoureuse plongée en Louisiane avec Sookie qui est télépathe. Rebecca Kean, de Cassandra O’Donnell, est une sorcière de guerre. Mais aussi, et une pas des moindres, Mercy Thompson de Patricia Briggs, une métamorphe coyote garagiste. Dans un genre différent de ceux-là j’aime beaucoup la vision de la série Rachel Morgan de Kim Harrison et aussi Kate Daniels de Ilona Andrews, leurs mondes urbains étant plus proches d’un Marvel que du quotidien. Il existe tant d’autres romans sur le genre, certains attendent patiemment mon bon sentiment pour être lus, d’autres ne font pas partie de ma bibliothèque, mais sûr qu’un jour, j’y prêterai un œil attentif.

Je vais quand même me présenter, je suis Kamana, pseudonyme sur la toile, et co-aministratrice du forum Bit-Lit.com, avec mon binôme Elaura. Ce lieu c’est notre deuxième chez nous, un endroit où tous les genres littéraires sont présents, mais nous avons une affection particulière pour l’imaginaire dans toute sa diversité et la romance. Les tout premiers romans à y être présentés furent de la bit-lit. Elaura quant à elle, a un béguin pour la série Les sœurs de la Lune de Yasmine Galenorn : trois sœurs dont les péripéties sont très croustillantes. Nous tentons au travers de notre passion pour la lecture de donner des coups de pouce aux auteurs français connus mais aussi de plus en plus souvent à de jeunes plumes qui cherchent à se faire connaître. Si le cœur vous en dit, vous pouvez passer et peut-être, peut-être, que vous vous y plairez !

10 commentaires:

  1. Un article vraiment très sympa. J'aime et j'adhère ! Bravo mon oméga !

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    1. Merci Dame Dementia, j'ai eu un maître en la matière, notre Tan :D

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  2. Super article, j'adhère à 100% à ta définition...Alors, j'ai des doutes pour certains, parce qu'on me pose souvent la question: Twilight -> non! Vampire Academy? moi je dirai oui, même si je préférerais le mettre dans YA...Qu'en penses tu??

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    1. Hello Sab, je dirai, même si je ne les ai pas lus, mais pour en avoir beaucoup entendu parler, que VA c'est de la YA :)

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  3. Globalement d'accord avec ce que tu en dit : il s'agit essentiellement d'héroïnes féminines dans un contexte d'urban fantasy. Par contre, pourquoi ne pas être remonté un peu en arrière pour voir d'où venait ce type de littérature (qu on nomme sa Bit-lit ou pas) ? Reste la difficulté du distinguo Bit-lit et Young Adult, car à mon sens on utilise de manière erroné ce terme. A mon sens, un genre ne peut pas être définit par l'âge de son public.

    Et dernière question, quand tu parles d'une auteur dont Bragelonne / Milady avait annoncé la publication chez eux, il s'agissait aussi de Marika Gallman non ?

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  4. Salut Vampire,
    oui j'aurais pu remonter en arrière mais je n'ai fait que parler du genre avec son arrivée chez nous. Pour la Young Adult, faire une distinction en fonction de l'âge me parait primordial. Dans ce que j'appelle la bit-lit, il y a souvent beaucoup de sexe. Je vois mal un tome de Anita Blake, pour prendre la plus trash à ce niveau, au rayon jeunesse. D'ailleurs c'est une chose qui me choque, quand en magasin je vois des tomes de bit-lit aux côtés de livres comme Eternels, pour ne citer que ceux-là. J'ai une fille de 12 ans et sincèrement bien que dans un an ou deux, je la vois bien avec Twilght entre les mains, la choper en train de lire La Communauté du Sud sûrement pas !
    Pour l'auteure, oui c'est Marika en effet, et je précise en avant propos que j'ai écrit ceci en automne dernier :)

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  5. En fait, c'est surtout que je trouverais ça plus logique de parler de Bit-lit adulte et de Bit-lit jeunesse que de Bit-lit et de Young Adult. Surtout qu'on a tendance à réduire le YA uniquement à la sphère SFFF, ce qui à mon sens occulte énormément d'oeuvres destinées au même public (les jeunes adultes) qui ne sont pas de l'Urban Fantasy pour autant. C'est pour cela que le YA ne devrait être utilisé que pour désigner un public, pas un genre.

    Mais bon, ce sont des discussions à n'en plus finir. Désolé pour le pseudo précédent, je me suis planté dans mes raccourcis ^^

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    1. Eh bien, étonnamment je vais peut-être te surprendre, mais je suis d'accord avec toi sur la YA pour ce qui est d'un public et non un genre. Je trouve qu'une catégorie pour les jeunes adultes quelque soit le genre littéraire serait bienvenu.

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  6. Super intéressant ton article ! Et que de bonnes séries ;)

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