Editions Sharon Kena
Sortie le 24 avril 2012
Format broché : 16€ / e-book : 6,50€
Présentation de l'éditeur :
Virginia avait toujours pensé que sa vie était écrite comme du papier à musique, mais suite à sa noyade tout bascule...
Se réveillant en plein début de 16e siècle, juste avant le schisme et à la cour d'Henry VIII, elle n'a qu'un seul but : survivre. Engagée comme guérisseuse auprès de Catherine d'Aragon, elle se heurtera rapidement aux idées rétrogrades de l'époque et à une étrange attirance envers le duc de Suffolk, beau-frère du roi. Mais comment peut-elle s'en sortir entre les complots de la cour et une guerre millénaire entre des panthéons bien trop présents pour n'être que de simples mythes ? Virginia n'aura pas d'autres choix que de revoir ses théories sur la normalité.
Mon Avis
Tout comme Chani, j'ai été contactée par l'auteur, pour lire gracieusement (d'ailleurs merci Laure !) et donner mon sentiment sur ce premier tome de la série Les Chroniques de Virginia. En en parlant entre nous, nous avons opté pour une lecture commune avec deux autres rédactrices du staff Bit-lit.com : Na Dia et Lila. Quatre personnes pour quatre vues normalement différentes.
Je dois avouer être perplexe devant ce livre. Je n'ai pas compris, à moins que certains faits m'aient échappés, la trame de l'histoire. Certes, au final, l'auteur nous explique un peu le but de toute cette épopée mais j'avoue que le fondement m'échappe. J'ai la tête remplie de points d'interrogations qui resteront sans réponses.
L'écriture est pleine de peps, c'est indéniable. On sent une volonté de plaire et de faire dans le genre "fun" pour que ça accroche bien. Hélas, quand on baigne en plein cœur de l'histoire, le langage actuel est inapproprié et l'utiliser est regrettable car il nuit à l’œuvre. Le respect du protocole, de l'étiquette et des mœurs en vigueur étaient la base même des cours du XVIème siècle. Les femmes, en plus, n'avaient pas le droit à la parole en politique, encore moins une jeune femme inconnue, considérée comme sorcière qui plus est ! Pour bien faire, il aurait fallu être sûr de son coup au niveau historique mais surtout ne pas tout mélanger.
L'auteur a voulu faire un assemblage d'Histoire et de mythologie. Alors, passer d'une romance historique à un truc du style Percy Jackson avec un Hadès super drôle et gentil, protecteur, est un peu dur à avaler. On a la sensation d'un assemblage pur et simple. On assiste à une succession de personnages divins qui n'apportent, pour la plupart, pas grand chose à l'histoire. Le plus fort étant que, comme pour les gens de la cour anglaise ou française selon l'histoire, Virginia, notre héroïne, leur parle comme à ses amis intimes.
Mais le point le plus aberrant reste sans conteste, le flegme du personnage principal en toute circonstance. Voilà une jeune femme qui évite ses semblables au XXIème siècle, faisant le choix de travailler dans un laboratoire pour être seule la plupart du temps, et qui se transforme en une donzelle effrontée, sans peur et sans reproche. Je pourrais m'attarder sur des tas de situations mais je ne vais faire un arrêt que sur deux d'entre elles. Le premier choc fut au tout début, quand face à sa possible mort, Virginia, courageuse, demande à sa copine de la lâcher, préférant mourir que de risquer sa vie aussi. Elle se retrouve donc emportée par les flots, pleurant sous l'eau ! Le deuxième point qui me choque est qu'on imagine mal une femme de notre époque se baladant au XVIème siècle n'être nullement incommodée par la rudesse de la vie, allant jusqu'à ramer seule entre la France et l'Angleterre... La pilule est dure à avaler !
Bref, vous l'aurez compris, beaucoup de points nous poussent à crier notre indignation face à tant d'incongruités. Je suis d'autant plus gênée d'écrire tout ceci, qu'apparemment l'auteur a eu des éloges d'autres lecteurs. J'ai l'impression de descendre en flèche le livre alors que je ne fais qu'énumérer tout ce qui m'a choquée et qui est trop gros pour être avalé comme une douceur.
Au final, je rejoins Chani dont l'avis est disponible ici et qui se pose la question primordiale de la politique éditoriale de Sharon Kena.
Note 1/5
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