19 août 2012

La Maison du sommeil de Jonathan Coe

Collection : Gallimard - Folio
Pages : 463


Présentation de l'éditeur

Dans l'Angleterre des années 80, Ashdown sur la côte est une grande bâtisse gothique quelque peu inquiétante qui sert de résidence à des étudiants, une galerie de personnages bien fêlés.
Sarah est une jeune narcoleptique, elle tombe endormie à tout bout de champ. Grégory est étudiant en médecine qui n'a d'autre plaisir que de masser les globes oculaires de sa copine. Robert, un amoureux transi qui éprouve un sérieux problème vis à vis de sa pilosité, Terry, un cinéphile à demi morbide, Veronica, une âme passionnée, leader féministe et homosexuelle.
Dix ans après tout ce petit monde entré dans l'âge bien mûr se retrouve dans ce même endroit devenu une clinique spécialisée dans les troubles du sommeil. A sa tête un sombre savant se livre à des expériences bizarres sur ses patients. La rumeur parle déjà d'un cadavre à cause de ses recherches.

Ce livre n'est pas un roman policier mais un livre à tiroirs dans lequel critique sociale et politique, réflexions sur le sommeil, la sexualité, l'amour, opinions sur la psychanalyse ou sur une certaine critique cinématographique se juxtaposent avec un humour décapant.

Ce livre a reçu le prix Médicis Étranger 1998.

Mon avis

C'est mon premier roman de Jonathan Coe et j'ai réellement bien aimé. Je vois un peu partout que pour beaucoup, ce n'est pas son meilleur titre, il me tarde maintenant de découvrir ses autres œuvres et d'en juger par moi-même.

Je ne m'attarderai pas sur l'histoire, la quatrième de couverture en disant assez. Non, ce qui m'a plu le plus dans ce livre est le style de l'auteur. Son écriture est délicieuse, mêlant humour et sérieux, légèreté et gravité, psychanalyse et, dirait-on, futilités. Mais à bien y regarder, toutes les phrases, les événements, la moindre banalité ne sont là que pour étoffer un tout au final. Et quel final ! Mais ça, c'est autre chose...

Jonathan Coe nous trimballe d'une analyse politique, à un critique cinématographique, de l'étude du sommeil à la vie courante des personnages sans lourdeur et toujours avec intelligence. Sa façon de conclure un chapitre amorçant déjà le suivant est ingénieuse. De manière insolite, il arrive à lier deux époques, deux personnages, nous happant dans la suite de l'histoire.

En plus de la plume, la curiosité nous tient en haleine. On se demande où il veut en venir avec ces personnages singuliers, voire bizarres. On semble plongés dans un monde de fous, tous les protagonistes ayant des troubles, certes de sommeil, mais également de personnalité.

La Maison du sommeil est également un livre sur l'amour et surtout, sur la seconde chance. On suit avec avidité les différents aspects romantiques, les bouleversements dans les vies de chacun, ne pouvant savoir, à aucun moment, la trame à venir.

Pour conclure, et j'ai dû oublier pas mal d'aspects, sachez que ce roman est un enchevêtrement de situations bien orchestré. Et l'auteur nous offre un bouquet final exceptionnel où tous les regroupements, d'ailleurs judicieusement bien pensés, vous ferons revenir au début du livre et repenser à telle ou telle phrase. A découvrir !


Note 4/5




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