13 août 2012

Apocalypsis, Tome 4 - Cavalier pâle : Elias de Eli Esseriam

Nouvel Angle éditions
Collection Matagot
Sortie 24 mai 2012
Prix  14,90€


Présentation de l'éditeur

"Tu as essayé d'inverser les effets de ton don, avant que tu admettes que tu n'étais pas fait pour ça. Tout simplement. Ce n'est pas ton rôle de guérir ton prochain. Un Cavalier de l'Apocalypse n'existe pas pour ça. Sa mission, sa destinée, ce n'est pas d'être un héros. Et cette réalité indéniable te fait souffrir chaque seconde de chaque heure de ta vie. Heureusement pour toi, cette dernière n'est pas censée durer", Elias Land, Cavalier Pâle.

Mon avis 

Encore une réussite pour ce quatrième opus !

Le Cavalier Pâle est le synonyme de la maladie, de la mort. Il est le plus redouté des quatre. Un simple contact avec lui et notre vie s'amenuise déjà. Une étreinte plus poussée et c'est la fin assurée. Pourtant, au quotidien, Elias Land passe inaperçu, les gens ne s'attardant pas sur un gamin comme lui. Il n'est pas beau avec son physique chétif, son teint blafard. Son bégaiement sévère le pousse à se taire, le rendant encore plus étrange aux yeux des autres. Mal aimé, malmené à l'école, il se fera des amis parmi les exclus, les bannis, ceux avec qui il ne faut pas être vu. Ses amitiés-là seront fortes et précieuses. Mais tout son amour ira à sa mère, Iris, qui en le portant, en lui donnant la vie, a déjà condamné la sienne...

Ce tome est troublant, émouvant et suffocant aussi parfois. La mort est omniprésente. La maladie dans chaque page. Et pourtant, ce livre est d'une beauté inouïe. Elias est un être mortellement pur, généreux et bon. Cette dualité fait toute la magie et la force de ce personnage torturé mentalement.

Le plus étonnant avec ce quatrième tome est le récit lui-même : c'est Elias qui s'est écrit à lui-même. Notre Cavalier Pâle a la capacité de voyager dans le temps. C'est donc un lui du futur qui écrit à un autre lui plus jeune. Il espère ainsi, en quelque sorte, façonner un Elias parfait qui saura au moment opportun prendre les bonnes décisions. Nous lisons des Souvenirs d'un personnage plus âgé qui a échoué dans l'entreprise qui lui était assignée.

Cette trame choisie par l'auteur est tout a fait réussie et instaure une intimité très particulière entre le lecteur et le Cavalier. C'est tout bonnement divin. En plus de cette complicité, on savoure la plume riche, pertinente, émouvante et drôle de Eli Esseriam qui a su combiner passages déchirants, attendrissants, puissants et pleins d'humour.

Alors que dans l'opus précédent, l'auteur nous présentait Maximilian, issu d'une famille qui a fleurté avec le nazisme, ici Elias est de descendance juive du côté paternel. Son grand-père est un rescapé des camps de la mort. Cette filiation, avec toute la tristesse et la douleur qui résulte de ce passé vient agrémenter le récit et donner une dimension plus sombre encore à l'histoire. C'est habilement bien amené, intelligemment bien construit. L'anecdote de la noix de coco et du grand-père d'Elias a elle seule m'a arrachée à la fois des larmes de tristesse et de joie.

On voit arriver aussi d'autres personnages, dont nous ignorions jusque-là l'existence :  les Apôtres de l'infini. Tatoués du symbole huit couché, ils sont les ennemis des cavaliers. Mais n'en disons pas plus, à vous d'en apprendre plus en dévorant cette superbe série.

Au final, chaque tome est la présentation très intimiste de chaque Cavalier. On saura tout de leurs doutes, leurs envies, leurs peurs face à ce destin si tragique qui leur est donné. Chacun est fondamentalement différent mais se complète aussi. En finissant ce quatrième tome, nous n'avons qu'une envie, lire la suite. Oméga, le cinquième opus sortira chez votre libraire le 11 octobre 2012.


Note 5/5


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