Affichage des articles dont le libellé est Catherine Fisher. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Catherine Fisher. Afficher tous les articles

23 février 2011

Incarceron

Incarceron
De Catherine Fisher
Edition Pocket Jeunesse ( 3 juin 2010 )




Présentation éditeur

Imaginez une prison si vaste qu’elle contient des couloirs et des forêts, des villes et des mers. Imaginez un jeune prisonnier hanté par des visions, certain qu’il est venu de l’Extérieur, bien que la prison ait été scellée pendant des siècles.

Imaginez une fille dans son manoir, évoluant dans une société futuriste construite pour ressembler à une ère passée (17ème siècle), condamnée à un mariage arrangé qui l’épouvante.
Elle ne sait rien d’Incarceron, sauf qu’elle existe.

L’un est à l’intérieur, l’autre à l’extérieur. Mais les deux sont emprisonnés.

Mais vient le moment ou Finn à l’intérieur d’Incarceron, et Claudia à l’extérieur, trouvent simultanément une clé grâce à laquelle ils peuvent communiquer… C’est ainsi que le plan d’évasion pour Fin apparaît !

Mon avis

Incarceron vous promet une immersion dans un monde complexe et irrationnel.
Une fantasy loin, très loin des sentiers battus qui nous plonge dans un univers carcéral pour le moins étrange. Imaginez un soupçon de Matrix et une louchée de Marc Caro et Jean-Pierre Jeunet pour leur film « La cité des enfants perdus ». Voilà à quoi ressemble ce roman au niveau du décor, de l’ambiance, et pour le raisonnement personnel.

Incarceron a été conçu à son origine pour être un paradis pour les criminels, pour qu’ils puissent y trouver une rédemption et devenir meilleurs. Mais la réalité est tout autre et c’est face à un monde lugubre, sans limites apparentes que les prisonniers doivent survivre. Dans Incarceron rien ne se perd et personne ne s’échappe ! La vie y est un enfer, une montagne de souffrance et de cruauté. Finn, jeune homme sensible mais débrouillard vit parmi eux, au milieu de la puanteur et des immondices. Pour beaucoup il est le prophète, celui qui voit. Lors de ses crises qui le déconnectent de la réalité carcérale, il entrevoit des images, des scènes qui ne peuvent pas se passer dans la prison. Mais la question est de savoir si ces flashs sont le reflet d’un désir profond de liberté ou réellement issus de son passé, Finn ne se souvenant pas de sa vie au-delà de ces trois dernières années !

A l’extérieur la vie est bien différente. Le Protocole en rigueur oblige les gens à vivre comme à l’Epoque, adoptant les us et coutumes du XVIIIème siècle. Dans ce monde de technologie où un crayon laser vous efface les rides, où vivre deux cents ans est un âge normal, devoir se plier aux rudes exigences d’une vie moyenâgeuse demande de la discipline. C’est dans ce monde que vit Claudia, fille du directeur d’Incarceron. La jeune femme est persuadée que son premier fiancé, le prince Gilles n’est pas réellement mort mais plutôt infermé dans la prison. Mais forcée de se marier très rapidement avec le second prince, Caspar, pour suivre les plans de son père et accéder au trône, elle va tout tenter pour trouver l’accés d’Incarceron et trouver Gilles.

Un roman déconcertant tant par son univers que par le rythme imposé par l’auteur. Nous voilà transportés pendant quelques chapitres ne songeant qu’à l’issue possible pour nos amis puis d’un coup nous sommes contrariés par la longueur délibérée d’autres passages. L’auteur prend un malin plaisir à nous faire languir. Nous croyons voir le bout du tunnel mais l’espoir se noie plus en avant, s’engouffre plus dans la douleur et la noirceur de la prison. Les personnages vont souffrir et puiser au fond d’eux-mêmes des forces qu’ils ne soupçonnaient pas. Ils vont en quelque sorte se découvrir et se trouver face à leur véritable nature.

Grâce à une écriture simple et agréable, nous apprivoisons au fur et à mesure cet univers particulier et finissons par être happés par le récit. Nous retrouvant d’un passage à l’autre soit en compagnie de Claudia soit avec Finn, nous finissons par adopter le rythme voulu par Catherine Fisher, et constatons que c’est réussi car nous ne nous sentirons comblés qu’avec le mot de la fin.

Un décor atypique, un suspens prenant, la question de savoir qui est réellement emprisonné, voilà une fantasy qui sort de l'ordinaire et qui pourra plaire aux adeptes du « décalé ».


Note 4/5


Du même auteur

Incarceron, Tome 2 : Le cygne noir

Incarceron
Tome 2 : Le cygne noir
de Catherine Fisher
Editions Pocket Jeunesse


Sortie le 21 octobre 2010 amazon
Prix : 13, 50€
Format semi-poche


Présentation de l'éditeur

Finn et Claudia sont tous les deux à l'Extérieur. Leur relation est orageuse. Finn ne se pardonne pas
d'avoir laissé Attia et Keiro dans la prison, et Claudia est déçue de voir Finn se morfondre. Quoi qu'il en soit, les voilà obligés de reprendre la fuite ensemble : la reine qui prétendait accepter Finn comme héritier, leur a tendu un piège… Pendant ce temps, dans la Prison, Attia fait la connaissance du mage Rix qui possède un précieux gant de Sapphique. Malheureusement, elle et Keiro ne sont pas les seuls à le convoiter pour passer à l'Extérieur. Le directeur a eu la même idée et surtout, la Prison elle-même a décidé de se fabriquer un corps et de voler le gant afin de s'échapper de sa propre enceinte. Si elle y parvient, les prisonniers ne seront plus seulement livrés à l'horreur et au chaos… ils mourront tous.

Mon avis

Troublant au point de ne pas trouver le sommeil, enfermés avec nos héros dans ce monde étrange mi-organique mi-électrique… Du repos ? Que lorsque nous saurons la fin !
Incarceron est toujours là, épiant de ses yeux rouges chaque prisonnier, tourmentant ses ennemis et échafaudant un plan machiavélique où le sort de l’humanité va se jouer…

Toutes les vérités, tous les doutes que nous avions, toutes les questions que nous nous posions auront leurs réponses dans ce tome. Tout deviendra clair, limpide et cet étrange monde nous paraîtra plus proche du nôtre que nous n’aurions pu l’imaginer.

A l’extérieur, nous retrouvons Finn – le prince Gilles soit disant mort - l’évadé qui doit devenir roi, Claudia la fille du directeur plus troublée, plus incertaine mais aussi plus dure et enfin Jared, maître Sapienti qui sera le ciment du groupe défensif. Ceux-ci luttent pour le trône qui revient de droit à Gilles. Mais leur quête est aussi de nature plus profonde : abolir le Protocole et laisser enfin le temps reprendre ses droits sur la vie.
A l’intérieur, nous suivrons Attia, la jeune esclave sauvée par Finn, Keiro son frère d’armes, mais également le Directeur et Rix, un magicien gardien du gant de Saphique. Incarceron sera de la partie, plus présente, plus odieuse et plus assoiffée de liberté que jamais, son but étant de trouver ce gant par tous les moyens.

C’est une lutte de chaque instant que vont livrer nos amis qu’ils soient dans ou en dehors d’Incarceron. Pour préserver le trône de la Reine et rester figés dans l’Époque, les ennemis vont user de tous les stratagèmes. Finn devra prendre sur lui, forger son caractère et accepter les doutes suscités dans les deux camps quant à sa véritable identité.
De leurs côtés Attia et Keiro ne seront pas en reste et c’est leur vie qui sera en jeu à chaque pas. L’animosité est toujours présente entre eux et malgré leur but commun les tensions vont s’accumuler, leurs divergences s’accentuer. Que vont-ils devenir ? Amis ou ennemis ? Et le Directeur, quel rôle joue-t-il exactement ?

Les personnages vont être plus approfondis, les méchants très présents et partout. Chaque être de l’Intérieur ou de l’Extérieur semble être un ennemi de Finn et de ses projets, devenir le futur roi. Les gentils sont ambigus nous laissant dans l’expectative quant à leur loyauté. Le doute est omniprésent, et les certitudes fragiles car rien n’est sûr, rien n’est acquis. Et comme pour le premier tome la question se doit d’être posée : qui est réellement enfermé ? Jusqu’où vont les limites de la prison ? Pour le savoir faudra lire ce bijou.

Catherine Fisher nous a mis sous tension durant cinq cents pages. Son talent est présent à chaque ligne, chaque étape mais surtout dans chaque personnage. La trame est parfaite, passant d’un monde à l’autre, d’un groupe à l’autre. Le récit ne s’essouffle pas bien au contraire, à chaque fin de chapitre nous ne pouvons fermer le livre sans en savoir plus. Pas de répit sans le mot de la fin, voilà qui met nos nerfs à rude épreuve.

Un roman ambitieux et superbement bien narré. Riche en personnalités, en décors, l’imagination de l’auteure nous transporte dans chaque recoin sombre et lugubre d’Incarceron mais aussi dans la flamboyance et la richesse du palais royal. Nous nous y croirions !
Amateur de fantasy Incarceon vous attend.


Note 5/5


Du même auteur