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21 septembre 2016

Quand la nuit devient jour de Sophie Jomain






Éditeur Pygmalion
Broché 
224 pages
Sortie le 27 avril 2016
Prix de 16€


Présentation de l'éditeur

« On m'a demandé un jour de définir ma douleur. Je sais dire ce que je ressens lorsque je m'enfonce une épine dans le pied, décrire l'échauffement d'une brûlure, parler des nœuds dans mon estomac quand j'ai trop mangé, de l'élancement lancinant d'une carie, mais je suis incapable d'expliquer ce qui me ronge de l'intérieur et qui me fait mal au-delà de toute souffrance que je connais déjà.
La dépression.
Ma faiblesse.
Le combat que je mène contre moi-même est sans fin, et personne n'est en mesure de m'aider. Dieu, la science, la médecine, même l'amour des miens a échoué. Ils m'ont perdue. Sans doute depuis le début.
J ai vingt-neuf ans, je m'appelle Camille, je suis franco-belge, et je vais mourir dans trois mois.
Le 6 avril 2016.
Par euthanasie volontaire assistée. »

Mon avis

Cinq mois après sa sortie et la lecture de ce roman, je me décide à en écrire un avis. En tant que soignante de métier, je me suis retrouvée confrontée à de jeunes patients souffrant de dépression alors que j'étais plongée dans le récit. Sophie Jomain, de part cette magnifique œuvre, m'a aidée à être ouverte, tolérante et à appréhender ce que d'autres jugent vite fait bien fait par confort et facilité. Il m'a donc fallu de long mois pour me détacher de l'histoire et ainsi pouvoir me positionner sereinement.

Quand la nuit devient jour est un livre troublant de bout en bout. On accompagne Camille dans sa décision de vouloir en finir avec sa vie si douloureuse. Car, oui, quand on est face à ses maux du corps et face à l'opacité de ses pensées, ligne après ligne, page après page, jour après jour, on comprend son choix, on imagine le mal-être profond et irréversible dans lequel elle se trouve.

Il est difficile pour autant d'accepter cette décision radicale. On se bat tous pour vivre quand on est bien et que la vie nous apparait belle. Malgré les coups du sort, malgré nos défauts, car on se trouve tous toujours quelque chose qui ne nous plait pas en nous, on est trop gros, trop plat, trop ceci ou pas assez cela... malgré cela, on avance et on continue d'avoir envie d'exister. Camille ne connait pas ce sentiment, cet espoir que, somme toute, il y a de la lumière et surtout de la non-douleur quelque part. La jeune femme depuis toute jeune est mal dans sa peau. Cette souffrance s'est accrue avec les aléas de la vie et le temps, la conduisant fatalement à demander l'aval des médecins belges pour en finir avec son existence remplie de maux en tous genres.

Au travers la plume de Sophie Jomain, on comprend donc tout en refusant. On est balloté entre chagrin et pleurs francs, entre espoir que Camille change d'avis et résignation. C'est un roman sombre et remarquable aussi. Autant l’héroïne est rongée de l’intérieur, comme la gangrène grignote les chairs, autant elle montre une force admirable dans sa volonté d'en finir.

De plus, l'écriture de l'auteure, juste, parfois dure,mais surtout touchante et émouvante, bouscule nos convictions, vient nous prendre aux tripes et nous extirper des émotions vives, brûlantes, l'incompréhension nous mettant en colère. On a envie de secouer Camille, de lui crier que tout n'est pas perdu, que la vie peut être belle, magique, fleurie et douce tout en sachant que ça sera un combat perdu d'avance...

Quand la nuit devient jour est un roman qui ose parler de deux sujets tout de même tabous chez nous, la dépression et l'euthanasie. Et, c'est un livre qu'il faut lire au moins une fois, même si on n'adhère pas, pour se confronter à ce que certaines personnes subissent comme souffrance dans leur corps à cause de leur esprit.


2 mars 2016

La Proie du Papillon de Stéphane Soutoul


Broché de 416 pages
Éditions : Pygmalion
Sortie le 24 février 2016
Prix : 17€



Présentation de l’éditeur

« Quand une femme frappe dans le cœur d’une autre, elle manque rarement de trouver l’endroit sensible, et la blessure est incurable. »
Pierre CHODERLOS DE LACLOS

Sulfureux. Indécents. Mortels…
Avez-vous déjà entendu parler des Fils d’Éros ? On prétend à mi-voix que ces professionnels de la séduction joueraient avec les sentiments et bouleverseraient la vie de leurs victimes.
Judith de Ringis est une femme d’affaires aussi douée qu’impitoyable. Pour se débarrasser d’une concurrente gênante, elle requiert les services de l’un de ces mercenaires. Marco, dit le Papillon, s’engage à briser sa proie.
Cependant, manipuler les choses de l’amour n’est jamais simple, surtout quand les plus redoutables prédateurs se révèlent, eux aussi, capables d’émotions…


Mon avis

Stéphane Soutoul est coutumier du genre fantastique, et vampirique plus particulièrement, domaines dans lesquels il excelle. Avec La Proie du Papillon il s’essaie au thriller sentimental et ce, pour notre plus grand plaisir !

En effet, il manie avec dextérité le côté intrigue et sensuel, créant une harmonie, un équilibre parfait entre les deux. Nous savons sa plume affutée pour mettre de la tension dans ses histoires et laisser planer ce climat tout du long. Ici, il épate par sa facilité à y intégrer la volupté et ce de manière délicieuse. À n’en pas douter, Stéphane Soutoul étonne et sait se démarquer là où on ne l’attendait pas ! Il n’a rien à envier aux auteurs chevronnés de romances érotiques.

L’aspect le plus intéressant dans ce livre est le choix de la narration. Nous suivons la trame par les yeux et les pensées de Judith de Ringis. Vous vous souvenez de Miranda Priestly, la directrice de magazine de Le diable s’habille en Prada ? Eh bien, notre héroïne n’a rien à lui envier. Judith est une femme puissante, autoritaire, machiavélique et tyrannique. Quand elle désire quelque chose rien ni personne ne peut l’arrêter et elle ne s’embarrasse à aucun moment de scrupules quant au devenir des autres ou aux dommages collatéraux causés par ses envies. C’est assez déstabilisant d’être dans la peau de cette business woman dictatoriale. Mais ça n’en reste pas moins très intéressant et addictif.

Alors maintenant que vous cernez le caractère du personnage principal, imaginez un peu ce qu’elle peut ressentir quand Annie Laurens, auprès de qui elle se fait passer pour sa meilleure amie depuis des années, lui fait de l’ombre professionnellement… Elle voit rouge ! Car, cette rivale a tout pour plaire : notoriété, beauté et bonté par-dessus le marché. Judith s’offre alors les services de Marco DiValto, appelé aussi le Papillon, spécialiste dans l’art de la séduction, pour la détruire. Elle veut ni plus ni moins sa mort !

Le Fils d’Éros va chasser sa proie, séduire et mettre à exécution le plan – plan qui ne va pas se faire en quelques jours - tout en mettant à rude épreuve les nerfs de sa commanditaire chez qui la patience n’est pas une qualité. C’est avec subtilité, beaucoup de psychologie que les pions sont placés. Cela rend le récit un brin sulfureux.

Ces hommes séducteurs, cette société secrète n’a aucune pitié pour ses victimes. Un jeu de sensualité pour mieux piéger les proies. Ce côté diabolique s’allie à merveille avec l’intrigue. Il s’imbrique l’un dans l’autre pour affoler le lecteur au même rythme que Judith de Ringis s’irrite de la situation.

L’autre aspect qui nous rend accro à l’histoire est le fait de dévorer les pages tout en se posant mille questions. Va-t-elle aller jusqu’au bout ? Est-elle aussi perverse ? Marco va-t-il réussir sa chasse ? L’histoire va-t-elle vraiment se finir aussi mal ? Un auteur peut-il donner le beau rôle aux méchants ? Car, il est indéniable qu’on s’attache à cette garce de Judtih, au point qu’on pourrait même la comprendre. Alors qu’elle finisse par gagner, pourquoi pas ! Et, qu’on devine la fin ou non, sachez que sincèrement le plus étonnant et plus intéressant dans ce roman est comment l’auteur va faire pour arriver au dénouement.

Bizarre ou non, le point d’orgue n’est autre que le cheminement du livre. Alors si vous voulez en savoir plus, vite, procurez-vous La Proie du Papillon !